Pour entamer le mois d’octobre, les indices ne nous ont pas beaucoup aidés avec leurs intentions. Les Européens ont commencé en fanfare pour fêter le non-shutdown, avant de se rendre compte que ça n’était que pour 45 jours. Puis ils ont fait un virage à 180 degrés quand ils se sont rendu compte que l’économie locale était bien pourrie. Aux USA, on a commencé par la peur des rendements qui sont trop haut, le « hawkishness » des membres de la FED, la crainte de voir les taux encore monter et à la mi-journée, quand les Européens furent rentrés à la maison, ils ont renversé la tendance pour finir au plus haut de la séance en se disant que quand même, la tech c’était pas cher.
L’Audio du 3 octobre 2023
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Tous azimuts
La séance d’hier était assez surprenante. L’analyse et l’interprétation que nous avons fait des informations à notre disposition était assez surprenante. Mais je dois dire que plus rien ne m’étonne dans ce marché qui est concentré sur son nombril et qui est incapable de voir un poil plus loin que son nez. Du côté du Vieux Continent, on s’est surtout concentré sur le « Shutdown » dans les premières heures de la journée. Ou plutôt devrais-je dire : le NON SHUTDOWN. Le CAC et le DAX ont entamé la semaine franchement dans le vert avant que quelqu’un vienne leur dire que le « Shutdown » est un problème réglé pour 45 jours. Que 45 jours c’est un mois et demi et qu’entre deux, les Républicains sont en train de s’écharper entre eux, puisqu’il y en a même un qui a demandé la démission de McCarthy en tant que que « Speaker of the House », estimant qu’il n’était là que « pour faire plaisir aux Démocrates. Pas sûr que les prochaines négociations sur le budget se passent tout en douceur avec des politiciens qui sont tous prêts à en venir aux mains, sans distinction de couleur ou de parti.
Toujours est-il que pendant un bref instant, l’Europe y a cru et les indices ont ouverts en hausse. Ensuite, il y a eu les chiffres de l’ISM Manufacturier dans la région. Et les chiffres de l’industrie locale montrent que ça n’est même pas une récession, c’est une DÉPRESSION ! Sur les données globales, les chiffres était pile-poil dans les attentes, mais les perspectives étaient désastreuses. L’Allemagne est en plein freinage, la France est à peine mieux et l’Italie et l’Espagne sont aussi dans le rouge. Il n’y a vraiment pas de quoi fanfaronner et ce, même si la France devient championne du monde de Rugby. Les indices européens ne finissaient pas au plus bas, mais pas loin et les traders qui font de l’analyse technique intraday ont dû se régaler avec les indices qui ont été chercher les résistances avant de lâcher comme un seul homme.
Haussement d’épaules
Aux USA, ça n’était pas la même soupe. Même si les Américains étaient légèrement en baisse en début de journée, ils ont attendu (comme d’habitude) que les Européens rentrent à la maison pour changer de direction. Dans un premier temps, nous nous sommes préoccupés du rendement du 10 ans qui frisait les 4.7% et qui devient une vraie préoccupation pour les marchés. Puis nous avons eu droit à toute une série de potes à Powell qui ont parlé. Ils étaient trois, dont Bowman et Mester qui ont tous fait des commentaires « hawkish » exprimant leurs intentions de monter les taux « plusieurs » fois, si nécessaire et ce, pour pouvoir – une fois pour toutes – mettre l’inflation à genoux.
On ne va pas revenir sur le sujet, les détails ne sont pas importants, puisque le marché s’en est désintéressé assez vite. Mais il faut tout de même retenir que les membres de la FED ne sont pas près de lâcher le morceau et ce tant que nous ne serons pas à 2% d’inflation. Dans la foulée on s’est concentré sur les technos qui étaient sous les feux de la rampe hier, puisque Goldman Sachs a fait les yeux doux à Nvidia et a rappelé que le secteur des « magnificent seven » n’avait jamais été aussi bon marché depuis le début de l’année. Il est clair que dans ces conditions, nous avons vu quelques acheteurs revenir sur la tech en fin de journée. Même si les indices rebondissaient hier soir à New York on a quand même l’impression que ça n’est pas encore gagné et qu’il va falloir encore que les chiffres de l’emploi qui vont nous tomber dessus dès ce soir et jusqu’à vendredi après-midi soient bien pris, mais en attendant ils auront toute latitude pour nous faire encore quelques misères.
Néanmoins, avec autant de commentaires « hawkishs » hier soir, on peut dire que le marché US a fait preuve d’une certaine résilience et que, malgré de rendements à 4.7% sur le 10 ans, les investisseurs croient encore au concept de l’achat sur faiblesse.
En Asie
Ce matin en Asie, la banque centrale australienne a maintenu ses taux d’intérêt inchangés pour le quatrième mois consécutif, mais a de nouveau averti qu’un nouveau resserrement pourrait être nécessaire pour maîtriser l’inflation. Le Japon est en baisse de 1.24% alors que l’on parle d’intervention sur le yen qui est au plus bas depuis un an. Quant à Hong Kong, le marché est en chute libre de 3.2% en l’absence du grand-frère chinois. En Chine on a aussi appris que les achats de tickets de loterie sont en hausse de plus de 53% depuis que le chômage chez les jeunes a explosé au-delà des 20%. Ce qui laisse supposer que les gens placent leurs espoirs sur une victoire à la loterie. Pas sûr que ça soit très sain pour l’économie de Xi-Jinping.
Du côté du pétrole, ça bouge pas mal puisque le baril a tout de même perdu 8 dollars en l’espace de quelques jours et surtout, depuis que le patron des commodities chez Goldman a exprimé son « bullishness » sur l’or noir. Hier il y avait des préoccupations au niveau de l’offre qui pourrait devenir soudainement trop importante parce la demande serait en chute libre à cause des prix trop élevés. Sans compter que soudainement, on a constaté qu’un dollar fort n’arrangeait que moyennement le prix du baril. Bref, tous les arguments qui justifiaient le prix du pétrole à 100$ sont en train de se retourner contre lui. Le prochain support semble se trouver à 84.40$ et pour le moment, le baril se traite à 88.22$. Mais il faut tout de même signaler qu’encore une fois, il est fascinant de voir que personne n’a parlé du pétrole lors de sa hausse entre juin et septembre et que dès que l’on a frisé les 100$ et que TOUT LE MONDE a été d’accord pour dire qu’il allait aller plus haut, c’est l’instant très précis où tout s’est dégonflé. L’or a déclenché une Death Crosse depuis quelques jours et là aussi ; soudainement la faiblesse du métal jaune est une ÉVIDENCE pour tout le monde : l’once se traite à 1820$ et le Bitcoin est à 27’600$.
Les nouvelles du jour
La première nouvelle du jour qui me fait mourir de rire, c’est les chiffres des ventes de Tesla. Les ventes du géant de la voiture électrique ont augmenté de 30 % par rapport à l’année précédente, mais ont été inférieures de 10 % aux prévisions des analystes. À priori la nouvelle était mauvaise et, en général, c’est le genre de truc qui provoque dépression et déception chez les analystes. Sauf dans le cas de Tesla. Oui, parce que Tesla c’est pas pareil que les autres et Musk est trop génial même quand il met des photos de Zelensky sur Twitter avec un légende qui est de la provocation totale. Et comme Tesla et Musk jouissent d’une protection totale contre les mauvaises nouvelles, style carte de Monopoly ou carte Pokémon, le titre n’a pas baissé par ce que les analystes en question s’attendent quand même à une meilleure année l’an prochain. Comme quoi, faut pas dire du mal de Tesla, parce qu’ils ont immunisé contre tout. Il faut tout de même noter que Tesla a vendu 30% de plus de véhicules que l’an dernier. Mais les analystes attendaient quand même plus que ça.
Autre point à surveiller en attendant les chiffres de l’emploi : l’indice Russell 2000
est passé en terrain négatif pour l’année. C’est un indicateur de la faiblesse générale de l’économie qui est masquée par la performance des big techs depuis le mois de janvier.
La faiblesse relative du Russell 2000 par rapport aux grands indices souligne les inquiétudes de Wall Street quant à l’’interrogation de la reprise du marché cette année. Le Russell 2000 est souvent perçu comme un meilleur indicateur de l’état de l’économie américaine dans son ensemble, parce qu’il est axé sur les petites entreprises dont le sort dépend davantage des conditions macroéconomiques. Méfiance donc. C’est un signe qui est rassurant pour une non-hausse des taux, mais qui est inquiétant pour une éventuelle récession. On notera aussi que l’on va beaucoup parler de FTX ces prochains jours, puisque le procès de SBF va commencer dès aujourd’hui et dans un autre registre ; on connait dorénavant la fourchette de prix de Birkenstock. Le fabricant de sandales hyper-sexy devrait être pricé entre 44 et 49 dollars. La date du premier jour de trading devrait se situer entre cette semaine et la semaine prochaine. On espère une valorisation de plus de 9 milliards – mais on ne précise pas si c’est avec les chaussettes ou sans les chaussettes.
Chiffres du jour
Nous allons nous reconcentrer sur les chiffres économiques ce matin. La journée sera relativement chargée avec le CPI en Suisse, le chômage en Espagne, les JOLTS aux USA et les inventaires pétroliers version API. On se concentrera surtout sur les chiffres des JOLTS qui sont attendus à 8.8 millions de jobs disponibles. Ensuite, ça sera libre choix à l’interprétation de chacun.
Pour le moment les futures sont inchangés et le marché reste fébrile – il risque d’ailleurs bien de le rester toute la semaine. En ce qui me concerne, il me reste à vous souhaiter une excellente journée et on se revoit demain pour se poser les mêmes questions et obtenir probablement les mêmes réponses.
À demain !
Thomas Veillet
Investir.ch
Life is made of ever so many partings welded together. -Charles Dickens
Author: Danielle Rogers
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